par Valentin
Vasilescu
L’opération conduite
par l’Otan et Israël dans le détroit de Kertch ne devait pas se limiter à
l’incident qui a été interrompu par la marine russe. Valentin Vasilescu
rappelle que le dispositif d’interruption des communications et des commandes
de l’Alliance, déjà mis en place dans une partie de la Syrie et à Kaliningrad,
est effectif en mer Noire. Aveugle, Bruxelles n’a pas eu accès aux informations
qu’il tentait d’obtenir.
RÉSEAU VOLTAIRE |
BUCAREST (ROUMANIE) | 4 DÉCEMBRE 2018
Il y a des indices
qui laissent penser que les États-Unis avaient planifié l’incident dans le
détroit de Kertch, en coopération avec l’Ukraine, en essayant de pénétrer
l’A2/AD russe, par deux avions de reconnaissance de l’US Air Force : un
RC-135V, numéro de série 64-14841, identifiant JONAS 21 et un RQ-4B, numéro de
série 11-2047, identifiant FORTE10.
Il n’y a eu aucun
commentaire sur l’incident de la part des États-Unis et de leurs alliés tendant
à faire penser que l’opération avait été couronnée de succès, mais je pense
qu’ils ont échoué. Pourquoi ?
La Russie a mis en
place une vaste zone d’exclusion (anti-access/area-denial : A2/AD) ou
« bulle » A2/AD autour de la Crimée. La bulle A2/AD permet à la Russie de
refuser à l’Otan l’utilisation de l’espace aérien à l’intérieur de la zone et
de bloquer la liberté de mouvement des navires et des forces terrestres de
l’Otan. En ce qui concerne les capacités A2/AD, le groupement tactique russe de
Crimée héberge les systèmes RL257 Krasukha-4 et R-330ZH Zhitel. Jusqu’à présent
ces équipements protègent le détroit de Kertch contre les systèmes de guerre
électronique de l’Otan (Electronic Warfare – EW). L’EW consiste à collecter des
informations sur l’ensemble du spectre radioélectrique (RWR/ESM/ELINT) et à
soutenir les attaques des forces aériennes, navales et de missiles.
Le R-330ZH Zhitel
interfère avec les réseaux de communication, en particulier les téléphones
mobiles et les téléphones satellitaires. Cela permet d’effectuer des
interférences sélectives (« brouillage ») de la station qui émet le
signal (ECM : contre-mesures électroniques). Le R 330ZH Zhitel peut
également suivre le dialogue (émission-réception) entre les satellites du
réseau de navigation, NAVSTAR (GPS) et les véhicules de reconnaissance
(RC-135V, RQ-4B). Il peut ainsi perturber la réception des signaux envoyés ou
reçus par les plates-formes mobiles ennemies. Son rayon d’action
étant très limité (20 à 30 km), pour couvrir un groupe de cibles réparties
sur une large zone, les stations R-330ZH Zhitel sont organisées en réseau dans
le détroit de Kertch.
Le complexe
Krasukha-4 est principalement destiné à interférer avec les communications des
radars au sol, des navires ainsi que celles des types d’avions suivants :
– les avions de
reconnaissance (le Gulfstream G550 israélien, le Sentinel R1 britannique, le
RC-135V P-8A Poseidon et le E-8 états-unien) ;
– Les drones de
reconnaissance (avions sans pilote) états-uniens : le RQ-4B Global Hawk,
le MQ-1 Predator ;
– Les avions AWACS
(Airborne Warning and Control Systems),
Le système
Krasukha-4 interfère également avec les communications des satellites
militaires états-uniens Lacrosse ou Onyx, placés en orbite basse. Cela crée
un » bouclier d’invisibilité » ou un rideau impénétrable pour l’Otan.
Traduction
Avic
Réseau International
Avic
Réseau International
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