03 janvier 2019
Par Valentin Vasilescu
Les États-Unis ont énormément
investi dans le développement de l’avion de 5ème génération
F-35. Ils veulent en produire 5000 exemplaires au cours de la prochaine
décennie dont 2400 pour l’armée américaine, le reste étant destiné à
l’exportation. C’est pourquoi les États-Unis ne s’intéressent à aucune autre
technologie dans le domaine de l’aviation.
Le plan de dotation de l’armée
russe ne prévoit que 12 avions « invisibles » Su-57, la chaîne de
production restant libre d’exporter cet avion. Les projets de l’avion de chasse MiG-41, de l’avion
de transport PAK TA et du bombardier PAK-DA, tous « invisibles », ont
été gelés. En revanche, les bombardiers Tu-160 et Tu-22M3 existants ont été mis
à niveau. La Russie reste-t-elle pour autant derrière les États-Unis ?
En septembre 2018,
« Instagram » présentait la photo d’un F-22 américain « invisible »,
prise avec le viseur infrarouge d’un Su-35 S russe au-dessus de la Syrie. Le
Su-35 S, qui n’est pas « invisible », a réussi à atteindre la
position d’attaque sans avoir été détecté sur le radar de l’avion américain
F-22, ni par l’AWACS ou le radar au sol. Selon nos sources, le Su-35 S
disposait d’un équipement expérimental utilisant des métamatériaux.
La conception des F-22, B-2 et
F-35 a été réalisée par ordinateur. Les angles de la jonction de la structure
ont été conçus pour émettre les ondes autour du radar plutôt que de les
refléter directement sur l’antenne du radar émetteur. Ainsi, ces avions de 5ème génération
deviennent détectables aux radars à des distances plus petites (40 km).
En revanche, la technologie
innovante des métamatériaux absorbe 90% des ondes radar et peut être appliquée
à tout avion existant. C’est la raison pour laquelle la Russie n’est pas très
intéressée par les avions de cinquième génération.
Les métamatériaux sont des
structures tridimensionnelles basées sur des cellules électromagnétiques
spéciales, d’une taille de 1 à 2 millimètres, efficaces dans les longueurs
d’onde millimétriques et centimétriques dans lesquelles opèrent les radars des
avions et les radars au sol. Ils
n’affectent pas la réception des systèmes de radionavigation, les
communications classiques et les communications par satellite.
Des recherches dans ce domaine
ont eu lieu à l’Institut d’électromagnétisme théorique et appliqué de
l’Académie des sciences de la Russie. Andrey N. Lagarkov, V. N. Semenenko et V.
N. Kissel ont publié en octobre 2010 les résultats de leurs recherches dans le
domaine des structures radar absorbantes construites à partir des
métamatériaux. Des applications de cette technologie ont été testées sur des
avions militaires russes depuis 2015.
Si la Russie parvient à
obtenir de bons résultats dans les tests de la technologie des métamatériaux,
elle pourra moderniser l’ensemble de la flotte d’avions à un coût infime.
Jusqu’à présent, les avions
américains avaient été les seuls à pouvoir détecter l’ennemi en premiers et à
l’attaquer avant d’être « vus » par le radar. En annihilant la
supériorité de l’aviation militaire américaine, on reviendra aux manœuvres de
combat des années 50. Dans ces conditions, la supériorité aérodynamique due à
la poussée vectorielle des Su-35, Su-30 et MiG-35 donnera aux avions russes un
avantage important par rapport aux F-22 et F-35.
Traduction Avic – Réseau International
Valentin Vasilescu
Pilote d’aviation, ancien
commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé en
sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest 1992.
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