Le prix de la “protection” USA grimpe en flèche
Manlio Dinucci
ITALIANO PORTUGUÊS
Il n’y a pas que la mafia qui demande une rançon en échange de sa “protection”. “Les pays riches que nous protégeons -a prévenu Trump de façon menaçante dans un discours au Pentagone- sont tous avertis: ils devront payer notre protection”.
Le président Trump -révèle Bloomberg- va présenter le plan “Cost Plus 50” qui prévoit le critère suivant : les pays alliés qui hébergent des forces USA sur leur territoire en devront couvrir entièrement le coût et payer aux USA un supplément de 50% en échange du “privilège” de les héberger et d’être ainsi “protégés” par eux.
On ne sait pas combien les États-Unis entendent demander à l’Italie et aux autres pays européens qui hébergent leurs forces militaires, puisqu’on ne sait même pas combien ces pays payent actuellement. Les données sont couvertes par le secret défense. Selon une étude de la Rand Corporation, les pays européens de l’Otan prennent en charge en moyenne 34% des coûts des forces et bases USA présentes sur leurs territoires. Mais on ne sait pas quel est le montant annuel qu’ils payent aux USA : la seule estimation -2,5 milliards de dollars- date de 17 ans.
Le chiffre payé par l’Italie est donc secret aussi. On n’en connaît que certains postes : par exemple des dizaines de millions d’euros pour adapter les aéroports d’Aviano et Ghedi aux chasseurs étasuniens F-35 et aux nouvelles bombes nucléaires B61-12 que les USA commenceront à déployer en Italie en 2020, et environ 100 millions pour des travaux à la base aéronavale de Sigonella, à la charge aussi de l’Italie. À Sigonella seule la Nas I, la zone administrative et de détente, est exclusivement financée par les USA, tandis que la Nas II, des départements opérationnels, et donc la plus coûteuse, est financée par l’Otan, donc aussi par l’Italie.
Il est en tous cas certain -prévoit un chercheur de la Rand Corp.- qu’avec le plan “Cost Plus 50” les coûts pour les alliés “vont grimper en flèche”. On parle d’une augmentation de 600%. Ils s’ajouteront à la dépense militaire, qui en Italie se monte à environ 70 millions d’euros par jour, destinés à grimper jusqu’à environ 100 selon les engagements pris par les gouvernements italiens au siège de l’Otan.
On est sûr que l’Italie va profiter d’une forte ristourne parce que, de gouvernement en gouvernement, elle est toujours restée dans le sillage des États-Unis.
Ceux-ci étant la cible de possibles représailles, nous aurons besoin de “protection” d’autres forces et bases USA. Que nous devrons payer, nous, mais toujours avec la ristourne.
Édition de mardi 12 mars 2019 de il manifesto
Traduit de l’italien par M-A P.
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